Il paraît qu'il faut que je vous raconte l'histoire de ma vie.  Je veux bien le faire, mais vous ne m'en voudrez pas si je reste assez concis. Je n'aime pas du tout parler de ma personne, je n'y vois pas grand intérêt. Enfin peu importe. Je me nomme Luc Fonteneau et je suis né à Paris il y a quarante-cinq ans. Ma mère est américaine, elle est originaire de Mystic Falls et mon père est français. J'ai passé les cinq premières années de ma vie en France, mais à l'aube de mes six ans, mon père perdit son travail et, ne réussissant pas à en retrouver, il décida que toute la petite famille partirait tenter sa chance dans la ville natale de ma mère. Inutile de vous dire que je n'ai pas gardé un souvenir impérissable de cette époque de ma vie. Je sais juste que j'étais un enfant semblable à ce que je suis maintenant. Calme, réservé, n'allant pas vers les autres enfants et passant donc la plupart de son temps à jouer seul . N'ayant pas de frère ou de soeur, la solitude ne m'a jamais vraiment dérangé, bien au contraire. Mes parents s'inquiétaient pour mon équilibre psychologique, ne trouvant pas très normal le fait que je ne recherche pas la compagnie des autres enfants, mais, jusqu'à preuve du contraire, je suis tout ce qu'il y a de plus équilibré.

Ainsi donc, j'arrivais à Mystic Falls. Il est de notoriété public qu'un enfant s'adapte plus facilement à un changement de vie qui inclus un changement de langue. Et bien je ne sais pas qui a dit cela, mais il est évident que cette personne n'a jamais expérimenté elle-même ces fameux changements. J'ai mis beaucoup de temps avant de parler anglais, d'ailleurs, cela ne m'aida pas à vouloir me faire des amis. Lorsque je dus faire ma scolarité, les deux premières années furent des années en solitaire. Ce n'est que vers la fin de l'école primaire que j'eus quelques amis. Lorsque je su parler correctement anglais, je devins un élève excellent, ayant toujours les meilleurs notes, et cela, jusqu'à l'obtention de mon baccalauréat. Certains élèves se moquaient de moi évidemment, me surnommant "l'intello" ou "le petit génie", mais je n'y prêtais pas vraiment attention. C'est cette indifférence à leur égard qui les fit abandonner. J'avais une raison précise de bien travailler. D'abord j'aimais cela et puis je voulais devenir médecin. Pour cela, je devais aller à l'Université et n'ayant pas une fortune familiale quelconque et n'étant pas spécialement doué en sport, si je voulais obtenir une bourse scolaire, je devais exceller dans mes cours. A vingt-deux ans,  peu de temps avant d'obtenir mon Bachelor qui est l'équivalent d'une Licence en France, j'avais rempli des dossiers d'inscription dans plusieurs universités et ce fut celle de Stanford qui m'accepta. Naturellement, je dus quitter Mystic Falls le temps de suivre mes études, mais j'avais l'ambition d'y revenir pour exercer.

A la fin de mon cursus universitaire, je pu rentrer au bercail comme on dit, j'avais trente ans. Je pouvais enfin exercer en tant que médecin. Je fus employé à l'hôpital de Mystic Falls. A trente-cinq ans, je décidais d'ouvrir un cabinet en parallèle de mon travail à l'hôpital. En fait, ce cabinet se trouve dans la maison que mes parents m'ont légué, celle où je vis. Mes parents sont décédés l'année précédente, un accident de voiture à ce qu'il paraît. Lorsque j'ai ouvert mon propre cabinet, je n'aurais jamais imaginé que j'aurais pu l'utiliser pour soigner un genre de patient bien particulier. Jusqu'à ce moment-là, je n'avais aucune idée de l'existence des être surnaturels, pour moi ils peuplaient les contes de fées, ils faisaient parti du folklore, mais n'étaient en aucun cas réels. Je fus forcé de changer d'avis et de me rendre à l'évidence.

Un soir, alors que je rentrais de l'hôpital, je fus pris à parti par trois individus, ils n'avaient pas apprécié qu'un des membres de leur famille soit mort sur la table d'opération. Je n'y pouvais rien puisque ce n'était même pas moi qui était chargé de l'opérer, mais ils n'ont pas réfléchi, ils ont vu un type en blouse blanche sortir de l'hôpital et s'en sont pris à lui, donc à moi. J'ai essayé de me défendre, ils m'avaient entraîné dans une ruelle déserte. Je voyais ma fin arriver à grands pas, comment voulez-vous que je fasse le poids face à trois types qui étaient visiblement rompus au combat. Soudain, alors que j'avais perdu tout espoir, je fus miraculeusement sauvé. Et mon sauveur apparu devant moi. C'était un vampire. Dire que j'étais surpris serait un euphémisme, j'ignorais jusqu'à leur existence et voilà qu'un vampire me sauvait. Oh bien sûr il ne s'en était pas pris à ces types pour me sauver particulièrement, mais le fait est que grâce à lui je ne craignais plus rien.

Une fois la surprise passé, pour le remercier, je lui proposais mes services, à lui et à ses semblables. S'il avait besoin d'un médecin pour une de leur victime, pour les remettre sur pieds ou bien trafiquer un certificat de décès, je le ferais sans problème. Ce fut ainsi que ma clientèle personnelle se constitua entre autres des victimes de ces êtres fantastiques. Ils savent qu'en les menant chez moi, ils n'ont pas à les transformer ou à dissimuler leurs corps, je me charge de le faire pour eux.  A côté de cela, j'ai toujours mon poste à l'hôpital de Mystic Falls. Je suis responsable du service des urgences.