« Feat. Ciri Weiss »


Le soir venait à peine de tomber quand Lorenzo Melanoti se décida à mettre le nez dehors, une main dans une poche et l'autre tenant sa veste en cuir. D'un mouvement, il remonta le col de la dite-veste et lança un regard circulaire à la rue dans laquelle il se trouvait. Vide. Visiblement, les températures fraiches de cette fin de Février avait dissuadé les quelques promeneurs nocturnes, il pouvait donc toujours se gratter pour avoir un dîner. Inutile de penser à aller chercher de quoi se repaître ailleurs, il était coincé dans Mystic Falls de toute façon ce qui avait don de l'énerver. Ces 70 dernières années, il les avait passé dans une cage des laboratoires Augustine et il avait ensuite pu goûter à la vie dans l'au-delà ce qui se résumait à être bloqué dans une autre dimension. Certes, il l'avait bien cherché en attaquant Elena, Damon et surtout Stefan mais son sens de la réflexion avait disparu avec son humanité à ce moment là. Tout ça pour dire qu'Enzo avait littéralement l'impression de tourner en rond. Bloqué chez les Augustine, bloqué dans la mort, bloqué à Mystic Falls...N'y avait-il pas un moment où il pouvait être libre ?  De plus, il s'ennuyait sérieusement. Ses seules occupations restaient de passer ses journées au Mystic Grill à boire et emmerder les clients qui passaient. Glorieux n'est-ce pas ?

Pour autant, il eut un fin sourire en continuant sa route. Ces derniers temps, il n'avait pas chomé...En réalité, surtout depuis qu'il avait revu Katherine Pierce. Cette fille lui sortait littéralement par les yeux. Déjà, elle était le double de la copine insipide de Damon, son meilleur ami et c'était déjà un défaut en soit. Ensuite, elle était la raison de 70 années de torture sur vampire. Oui, rien que ça, on comprends mieux pourquoi Lorenzo ne la portait pas dans son cœur. S'il avait été piégé par la famille Whitmore c'était à cause d'elle et elle n'avait pas levé le petit doigt pour l'aider, bien trop égoiste. Il l'avait revu, ici, à Mystic Falls et avait ainsi pu apprendre que cette garce était aussi la raison de 150 ans de tristesse chez son meilleur ami. Cette femme réunissait décidément tous les critères pour énerver le vampire. Pourtant, il avait le sourire et il y avait de quoi. Il avait réussi un coup de maitre, informer Klaus Mikaelson de la position de Katerina Petrova alors même qu'elle se cachait. En faisant ça, il avait réussi plusieurs choses. De un, venger Damon et ce n'était pas peu dire. De deux, se venger lui même. De trois, se mettre dans la poche l'hybride originel avec des informations fiables. Ce n'est pas rien et Enzo se félicita tout seul..Finalement il était plutôt content de sa récente vie. Mais alors qu'il apercevait le Mystic Grill au loin, un cri étouffé lui parvint aux oreilles...Allons bon, peut être que finalement il allait manger. Il s'approcha de la provenance du bruit dans une ruelle sombre et vit très vite une chevelure rousse pencher sur le cou d'un humain..Tiens tiens.

Enzo – Et dire que je pensais que les vampires femmes avaient un peu plus de classe et d'élégance que les hommes...Je dois dire que je suis un peu déçu.

Bras croisés, posé contre un mur de la ruelle, la voix grave du vampire Augustine résonna dans la dite-ruelle. Un sourire en coin mauvais se dessinait sur ses lèvres, plutôt content de trouver une distraction. Après tout, personne ne lui avait parlé d'une vampire rousse à Mystic Falls, il était donc plutôt curieux et n'eut pas longtemps à attendre avant que sa congénère ne relève lentement la tête de sa proie, restant toujours de dos à Enzo pour le moment. Déranger une femme en plein repas...Quelle manque de classe.

« Feat. Ciri Weiss »


Bras croisés, toujours posés contre un mur de la ruelle, Enzo attendit patiemment que sa petite distraction du soir lâche sa proie et se retourne vers lui, du sang frais coulant encore du bord de ses lèvres. Terriblement sexy dans le monde des vampires. Un sourire en coin sur le visage, la rouquine passa sa langue sur ses crocs et ses lèvres pour récupérer le reste de sang de la plus provocante des manières ce qui provoqua un nouveau sourire en coin chez Lorenzo. Maintenant qu'elle était sous le lampadaire, le vampire pouvait voir son visage et enfin la détailler un peu plus. La peau pâle, un visage fin, des yeux perçant et une chevelure flamboyante, le terme « séduisante » lui allait comme un gant. Et ce côté sauvage apporté par le vampirisme la rendait encore plus intéressante. Certes, il ne la connaissait pas et donc ne savait pas son âge, elle pouvait être dangeureuse mais n'avait pas l'air de vouloir lui arrracher la tête (sa tête si sexy soit dit en passant).

- Oh, ne sois pas rabat joie chéri. Quand on a faim...On a faim.

En voilà une mentalité intéressante. Elle était donc un peu comme lui, sans vraiment de considération pour le genre humain, parfait. Les quelques années (70, en fait) qu'il avait passé dans les laboratoires Augustine n'avaient pas aidé son amour de l'espèce humaine et quand il avait faim, il chassait et tuait, tout simplement, au grand damn des « autres » (Caroline, Elena, Damon..) qui aurait préféré que le vieux vampire ne fasse pas de carnage dans leur ville. Visiblement, il n'était pas le seul à avoir les crocs, au sens propre du terme. Croisant les bras elle aussi, elle sembla le détailler de haut en bas, jugeant sûrement le jeune homme. Réaction normale, il en avait fait de même dès qu'il l'avait pu.

- Et qui est donc cet homme qui semble prendre un malin plaisir a observer les femmes se nourrir ?

Alors ça, c'était une question intéressante et Enzo prit un court instant pour réfléchir avant de répondre. Devait-il lui donner son identité sachant qu'il ne la connaissait ni d'Eve ni d'Adam ? Risqué. Mais dans le même temps, le sourire de la jeune femme indiquait clairement qu'il était à son goût physiquement. Allons bon, il était là pour s'amuser, autant jouer le jeu jusqu'au bout. Se relevant de son mur, il commença donc à lui répondre.


Enzo – Lorenzo Melanoti mais on se contentera d'Enzo...A qui ai-je donc l'honneur ?

Sa voix grave et diablement séduisante résonna encore dans la ruelle et son sourire se fit plus grand au fil des secondes. Son interlocutrice était parfaitement à son goût et sa voix était à la hauteur de la jeune femme qui la détenait. A présent juste devant elle, Enzo planta son regard sombre dans le sien, gardant totalement la face, nullement impressionné par le charisme qu'elle dégageait. Un cadavre à leur pied ? Peu importe. Il était très intéressé par la vamirette qu'il venait de rencontrer, elle avait vraiment quelque chose de particulier, un côté sauvage et indomptée qu'Enzo ne connaissait que trop bien. Ils allaient pouvoir s'entendre.

Enzo – En vérité je ne prends pas vraiment de plaisir à observer les femmes manger mais...Je suis intrigué.

En quelques phrases, la vampirette devait déjà avoir repéré qu'il venait d'Angleterre, vu son accent, son intonation et j'en passe. Au vu de son sourire qui s'agrandissait de secondes en seconde, nul doute que cet accent lui plaisait justement. Et encore, elle ne connaissait pas la moitié de tout ce que le vieux vampire était capable de faire. Mais pas d'inquiétude, la jeune femme allait rapidement s'en rendre compte, Lorenzo ne détachant pas son regard d'elle. Son regard sombre et terriblement séduisant. Vous la sentez, la tension palpable ? Celle qui habite leurs corps, rendant l'échange de regard bien plus intense ? Et surtout, éveillant l'intérêt réciproque. Et ce n'est que le début du jeu.

« Feat. Ciri Weiss »


Ciri Weiss, voilà le nom de la vampirette en face de lui. Il n'avait aucune foutue idée de la provenance de son nom mais le prononcer dans sa tête faisait comme un sifflement. Ciri. Après un signe de tête plutôt respectueux qu'Enzo n'attendait absolument pas, la rouquine enjamba le cadavre à ses pieds sans lâcher ses yeux, le lien était bien trop intense, mieux valait ne pas le briser tout de suite. Même si le vampire la dépassait d'une tête, Ciri ne baissait pas les yeux, plantant ses yeux clairs dans les yeux sombres de Lorenzo. Pour un peu, le vampire Augustine aurait entendu son cœur battre s'il s'était concentré. Au bout d'un long moment pourtant, la jeune femme rompit le contact en baissant les yeux vers le cadavre à leur pied...On l'avait presque oublié celui là.

Je suppose que tu es un vampire. Tu m'excusera je ne t'ai pas attendu pour le vider de son sang. Jespère que tu n'a pas faim.

Lorenzo Melanoti ? Pas faim ? On ne doit pas parler de la même personne. Evidemment que le vieux vampire avait faim. En réalité, le premier humain qu'il aurait croisé y serait passé et l'odeur de sang qui se dégageait du pauvre homme au sol titillait ses sens. Il n'était pas vraiment du genre à se freiner sur la consommation de sang mais reconcentra rapidement son attention sur Ciri qui avait un air faussement innocent. Elle le provoquait, clairement et simplement et ce n'était encore rien...Alors qu'il avait remit son regard sur elle, elle passa sa langue sur ses lèvres pour récupérer la goutte de sang qui était resté. Enzo sentit un long frisson lui parcourir l'échine. L'excitation du sang combiné à l'excitation au sens propre du terme ? Un coktail affreusement attirant.

- Mais si tu veux il reste encore quelques gouttes par là..

Nous y voilà, la provocation au sens terriblement propre du terme. Oh en réalité, il n'aurait pas dit non, Ciri était une femme physiquement délicieuse et le sang sentait affreusement bon. Pour autant, il leva un sourcil, peu habitué à se faire provoquer de la sorte, généralement, il était celui qui prenait les devants. Mais il est aussi vrai que Lorenzo n'avait pas connu de femmes vampires depuis un certain moment, elles avaient plus d'assurance, était sûre de leur charme...Il adorait ça. En voyant son sourcil levé, Ciri eut un petit rire avant de lui dire de ne pas faire cette tête...Oh, elle n'avait encore rien vu. Déjà très proche d'elle, le vampire refit un pas, se retrouvant bientôt quasiment collé à elle et il glissa son pouce sur sa joue, récupérant la goutte de sang qui y perlait. Ses yeux déjà sombres s'étaient assombri. Odeur du sang ? Désir corporel ? Qui sait...


Enzo – Penses-tu sincèrement que quelques gouttes peuvent suffir à me satisfaire gorgeous ?

Oh ce surnom...Prononcé de sa voix suave, de son accent sexy et tout ça avec un regard d'une intensité totalement illégal..Ce surnom, c'était sa marque de fabrique et il était le seul à pouvoir le dire avec autant de sex appeal. Ciri l'observa, sourire en coin plaqué...Sûrement venait-elle de comprendre qu'Enzo n'était pas vraiment un vampire végétarien mais plutôt de la partie sauvage de l'espèce. De son côté, Lorenzo n'avait pas mit longtemps à le comprendre en la voyant mordre dans la jugulaire de sa victime sans la moindre trace de regret. Cette partie était encore plus intensifié par son comportement, ses expressions...Et son air, si faussement innocent. Dieu qu'elle pouvait être sexy. Visiblement, il avait trouvé une partenaire de jeu très intéressante.

Enzo – Si c'est le cas alors tu ne me connais pas encore...

Sous-entendus ? Jamais. Incitation à en connaître plus ? Toujours.