« Je ne suis pas aussi fragile que j'en ai l'air. Je suis forte. Je le dois. Je n'ai pas le choix.  »

First meet with strange people.

Ça n'est pas chose aisée de redémarrer une nouvelle vie. Je n'avais pas encore fait le changement de numéro, Smith m'envoyait des messages, il tentait de m'appeler et bien évidemment, je ne répondais pas. C'était perturbant. Il fallait que je sorte de cet appartement qui était maintenant mien, que je découvre la nouvelle ville et la nouvelle vie qui s'offrait à moi. Loin de mes apparats habituels, je pris ce qui me semblait le mieux pour aller parcourir la forêt, un jean, des baskets et un débardeur des plus légers, une veste en jean et c'était parti. J'avais besoin de cette sensation de nature, de tranquillité, cette odeur enivrante d'être seule avec soi-même, avec la vie animale, avec le moindre bruit de cette vie qui craint la pâte de l'homme.  
Quand j’étais plus jeune, lorsque les cris résonnaient trop fort dans ma maison, je partais me réfugier dans les bras de la nature. C’était un endroit que j’adorais, je pouvais pleurer, crier et me ressourcer loin de tout, loin de tout le monde, loin de mes peurs. Actuellement, j’avais besoin de ce sentiment de protection qu’offrent les larges branches des arbres. Laissé Smith par la crainte de subir la désastreuse venue de mon père n’était pas une bonne chose, enfin, pour lui, pour moi, partir était inévitable. Musique dans les oreilles, mains dans les poches, je me promenais et découvrais ce paysage tout en tentant d’oublier. J’aimerais avoir la capacité d’oublier ce qu’a été ma vie, oublié tout ce que j’ai subi pour vivre comme si de rien n’était. J’avais tout de même conscience que sans mon passé, je ne serais pas celle que je suis actuellement. Néanmoins, aurais-je trouvé une voix si je n’avais pas tout ce qui me hante ? J’avais un travail, des hobbies, mais ça n’était pas ce que j’espérais au plus profond de moi. Pour la simple et bonne raison que je ne sais pas ce qui me fait vibrer, ce qui me donnera envie de me battre, ce qui fera de moi une personne complète.
Suivre un sentier déjà utilisé par de nombreuses personnes ? Très peu pour moi. Je suivais juste l’envie de marcher, de suivre quelques mouvements dans les bruissons. Pourquoi aurais-je peur de ce qu’il y a dans la forêt ? Je me suis déjà retrouvé dans ce genre d’endroit assez de fois pour ne pas avoir peur. Il est vrai que je ne devrais pas être toujours sûre de moi. C’est un de mes défauts. De croire que le monde est tel que je le vois.
Cette odeur m’avait manqué à Dublin, il y avait trop de vie humaine et pas assez d’endroit pour se sentir seule. Je me sens seule naturellement, mais il n’y avait que peu de verdure. C’est ça le souci avec les grandes villes.

Penser à Dublin me fit une fois encore penser à Smith. Je n'avais pas été courtoise avec lui. Qu'elle avait pu être sa réaction en arrivant chez nous, voir que mes affaires avaient disparues et recevoir ce simple sms d'au revoir. Ne pas faire attention lorsque l'on marche dans une forêt n'est pas choses sûres. Preuve en est, une racine ou quelque chose dans le genre me fit m'étaler de tout mon long sur le sol. Un peu sonnée, je sentais quelque chose couler de mes mains et mes bras.

« Aie ! »

Je sortis aussitôt un mouchoir de ma poche et tenter d'éponger le sang qui coulaient. Ça n'était pas profond, pas dangereux, juste très embêtant.

« Je ne suis pas aussi fragile que j'en ai l'air. Je suis forte. Je le dois. Je n'ai pas le choix.  »

First meet with strange people.

J’étais idiote. Je n’étais que très rarement tombé dans les forêts Irlandaises, je les connaissais comme ma poche, je ne craignais jamais rien. Ici, l’atmosphère était tellement différente. C’était vraiment lourd. Comme si, je n’sais pas, comme si je faisais intentionnellement exprès, de me rendre malade. Il y en a qui vivent bien leurs erreurs, d’autres non.
Je grimaçais tout en ressuyant le sang. Non pas profond, mais ça coule. Ca tache. C’est presque humiliant. Encore plus lorsque j’entendis des pas, des bruits et une voix. Une jeune femme brune, s’approchant de moi en courant. Appuyons ce côté humiliant, allons-y. Elle me demanda si tout aller bien et ma réponse se fit rapide.

« - Oui, juste… Je suis…Tombée. »

J’esquissais un sourire gênée en lui montrant l’espèce de racine qui sortait du sol. Une voix masculine me fit sursauter. Un homme, devrais-je dire un dieu, arriva vers nous. Diantre qu’il est beau. Je ne dis rien pour le montrer, sa beauté était un fait, mais je ne suis pas réellement du genre à regarder, à vouloir charmer où ce genre de chose. Les relations personnelles me sont que très peu connues et j’aime quand ça reste ainsi. J’hochais doucement la tête lorsqu’il me demanda si j’étais perdue.

« - En fait… Je suis nouvelle dans le coin, je tentais de m’approprier l’endroit. »

Je regardais mes vêtements, se sang, mes vêtements tachés. J’étais presque obnubilé par ce que je voyais. Un mauvais souvenir. Le sang me rappelle tellement mon père, ses coups, ses hurlements.

« - Il va falloir que je désinfecte… Vous savez par où je peux rejoindre le centre-ville ? »

Je serais mes bras contre moi, serrant les poings. Frustré, apeurée et idiote. C’était ce que je ressentais, ce que je pensais de moi-même. L’idée de rentrer chez moi, me dégoutait au plus haut point, mais je n’avais vraiment pas le choix. Je n’allais pas abusé de leurs temps, sachant que je ressemblais à une petite chose trop fragile. Je n’osais pas leur demandé plus. Même si par logique, ils venaient bien de quelques parts, non ? Je ne les connaissais pas certes, mais il fallait que je me dise que je ne craignais rien envers le reste du monde.